Ciel de Bennes

L' AUTEUR 

Né le 29 novembre 1946. Certificat d'études et hop, à l'usine à 14 ans comme tout le monde à l'époque. Pas vraiment doué pour la soudure ni l'ajustage, il s'oriente vers les emplois de bureau puis devient éducateur à Nancy. Il réalise de dessins animés, publie des BD et passe concepteur multimédia. Depuis 2006, il occupe sa retraite entre les projets de BD, de cartoons et l’animation d'émissions sur une radio associative de Nancy.

site de Charles ANCE

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BIBLIOGRAPHIE :

CIEL DE BENNES (Les éditions Rebelyne - 2011)

IL ETAIT UNE FOIS, ÇA VA CHIER (Les éditions Rebelyne - 2008)
REGARDE LES OHMS TOMBER (Les éditions Rebelyne - 2007)

EXTRAIT

Chapitre I
Egon Weissenbacher se demandait sérieusement ce qu’il foutait là. Les heures ne passaient pas; des heures qui se coinçaient sur des jours d’ennuis, qui s’empilaient sur des semaines interminables qui continuaient, toujours et toujours, de s’accumuler sur des piles de mois sans fin. Dix-huit mois qu’il était là à surveiller des bidons d’essence, à monter la garde devant des entrepôts, à subir les sautes d’humeur du Feldwebel Heinen. Dix-huit mois d’ennuis, dix-huit mois de vide, dix-huit mois de rien ! Dix-huit mois surtout sans avoir serré une femme dans ses bras. Dix-huit mois et vingt-deux jours exactement, depuis la dernière fois qu’il avait vu Elke. Il sourit en essayant de se rappeler les traits de la jeune fille. Elke… Saloperie de guerre. Depuis ce matin, il ruminait de tristes pensées, Egon. Elke ne lui avait jamais donné de nouvelles. Il se sentait coupé du monde, condamné à monter la garde dans cette forêt de Haye, dans ce fort militaire désaffecté que l’armée allemande utilisait maintenant comme entrepôt…
Il savait pourtant que sa situation aurait pu être bien pire, garder des caisses de munitions ou des
bidons d’essence était tout de même moins risqué que d’aller se faire trouer la peau sur le front de
l’est. Mais il y a des jours comme ça, des jours où rien ne va, rien n’ira plus, et rien n’est jamais allé. Le klaxon de la Renault AHN qui se présentait à l’entrée du fort le tira de ses sombres pensées. Assis à côté de ce fayot d’Helmut, le Feldwebel Heinen renvoya distraitement son salut à la sentinelle et commença à aboyer en pointant son index vers Egon.